20H : c’est le bordel dans ce pays. Il ne manquait plus que ça, déjà que c’est aussi le bordel dans ma tête. Mais est-ce que deux bordels peuvent-ils s’annuler ? La réponse est Non. Ils s’accouplent, ces salauds. « Dimanche Bordels » au niveau des résultats des élections, bordel aussi pour l’avenir ma petite entreprise qui va connaitre la crise, bordel aussi dans ma tête, même si je ne porte plus la chemisette bleue fesses à l’air.
Dans mon bordel ambiant, la maitresse de mon « squat » sonne le glas sur la politique à la télévision : « c’est tous les mêmes, tous pareils, on zappe. » Le débat politique se transforme alors en « petits meurtres d’Agatha Christie », dont l’épisode avait débuté depuis longtemps, ce qui brouilla un peu plus encore mon cerveau ce dimanche, d’ailleurs, vous ai-je dis que je n’aime pas les dimanches soirs ? Et je soupçonne Anne Sinclair et son fameux « 7 sur 7 » avec son générique stressant, d’y être pour quelque chose.
Le commissaire Laurence ne lâche rien dans son enquête, mais moi, je somnole en pensant que je donne un cours d’économie de comptoir. Entre deux « « pastaga » , je commente alors ces résultats : « oh con, y a plus de majorité ? » En même temps je me remémore les temps forts de cette campagne : hausse du pouvoir d’achats, donc hausse des salaires ! Jusque là tout va bien dis-je à mon public virtuel attentif dégustant leur deuxième pastaga. Mais nos candidats ont-ils seulement réfléchis qu’une simple hausse de 100 euros nets par mois revient à l’employeur à débourser en plus, entre 200 et 400 euros en comptant les charges. « Ah, mais nous allons aider les TPE/PME en créant un fonds spécial» déclare un candidat. Alors, pourquoi l’État ne le fait-il pas lui-même, directement plutôt que d’impliquer l’employeur ?
Au troisième pastaga, je commence à convaincre, je me sens fort et j’insiste alors, pour redorer encore mon blason d’expert économique en demandant à mon public : pourquoi tant d’argent en charges, alors que rien ne marche dans le service public ? » Notamment à l’hôpital où j’ai rencontré un personnel super impliqué avec des horaires de dingues et surtout doté d’une impatience qui n’a pas de prix mais qui est mal payée.
Où passe tout ce pognon de dingue ? Et ce sont toujours les mêmes qui payent ! Et là, je fais l’unanimité auprès de mes spectateurs virtuels.
Quatrième pastaga… bientôt ivre de bonheur par tant de popularité (ils sont trois devant moi) je leur demande : qu’est-ce qu’on fait ? Comment être utiles ? Je n’ai pas réponse
Cinquième pastaga servi. « Soyons utiles chacun à notre niveau » lance-ai-je bredouillant (ou bourré).
Au 6è pastaga, l’une d’elle me répond, je veux être députée, avec au moins pour rémunération mensuelle de pratiquement 7000 euros ! Là, je constate que son mon seul revenu, ce mois-ci, a été de 15 euros. Merci Ahmed, je ne les ai toujours pas dépensé et je peux aussi que remercier mes Grands Amis chez qui je squatte et qui sont aux petits soins pour moi, même s’ils zappent la politique, rappelant que tous sont pourris…et j’en passe.
Mes pensées passionnantes de ce dimanche soir me grisent « Fatche de con, le pasta ça empègue. »
Finalement je reviens à la vie normale, je n’ai bu que du vin blanc « modérément » parce que je l’aime ce nectar, parfois trop c’est un formidable inhibiteur de douleur. « Mais c’est pire, après » ne cesse de ressasser la maitresse des lieux où je crèche. Je pense qu’elle n’a pas tort, mais je pense aussi que ce vice vient des grands moments de solitude face à ma douleur qui m’aime 24h24 et 7/7 et qui m’empoisonne ma vie personnelle et professionnelle. Résultat de ma réflexion du soir : Ne restez pas seul face à vous même ! Il y a d’autres solutions plus saines. Je crois l’avoir (enfin ?) compris.
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